lundi 2 juillet 2007

Cadavres exquis et flûte soufie

Ouf! Retour de vacances à la pointe du raz, après maintes heures éprouvantes de voiture.

En passant, on s'est arrêtés à l'exposition Yves Tanguy au Musée des Beaux-Arts de Quimper, qui était très bien faite. Je ne suis pas un fervent admirateur de son oeuvre peinte, mais sa vie est pleine d'anecdotes rigolotes, et son oeuvre graphique est je trouve assez intéressante. Et surtout, ça permet de se replonger un peu dans le surréalisme, qui est un courant artistique vraiment passionnant.

Je connaissais les "cadavres exquis" littéraires, j'ai pu découvrir les "cadavres exquis" graphiques ( ici un Cadavre exquis de Man Ray, Yves Tanguy, Joan Miro et Max Morise, 1928).
On plie une feuille en quatre (ou en trois selon le nombre de participants), le premier participant dessine un motif en haut (ou en bas) de la feuille, en faisant légèrement dépasser son dessin de l'autre côté de la pliure. Puis le second participant reprend les lignes et les couleurs de son prédécesseur comme point de départ d'invention de son propre motif, la première intervention restant cachée grâce au pliage. Et ainsi de suite...
Ici on reconnaît bien le style de Miro en troisième intervention.


Pour information, il existe également, désormais, des cadavres exquis en bande dessinée, en cinéma, dont on peut retrouver quelques exemples en lien externe dans l'article de Wikipedia sur le sujet.

Je me demande ce que ça donnerait, un cadavre exquis dans le domaine du conte... Avec un enregistrement sonore, et l'imposition de certains motifs ayant pour but de conserver un minimum de continuité à l'histoire (afin que l'héroïne ne se transforme pas en héros au milieu du récit), je pense que ça pourrait marcher, et que quatre conteurs successifs pourraient, sans entendre la prestation de son prédécesseur, raconter une histoire, en s'arrêtant sur des motifs convenus d'avance afin de ménager une continuité, une articulation narrative du récit. Après tout, comme dirait Claude Brémont, l'art du conte, n'est-il pas un art de "meccano", un art d'assemblage de pièces hétéroclites? Plutôt que de ressasser les mêmes histoires livresques, la méthode du cadavre exquis ne serait-elle pas le meilleur moyen d'inventer des histoires? Avis aux amateurs.




En revenant de vacances également, Les Orientales de St-Florent-le-Vieil (dont j'ai déjà parlé précédemment), où nous avons pu assister à une lecture d'extraits du Voyage en Orient de Gérard de Nerval, et à un concert de flûte soufie ney (Turquie) de Süleyman Erguner (la photographie ci-dessus concerne évidemment un autre spectacle). Vraiment très bien ce festival, que je conseille aux amateurs de musique orientale pour l'année prochaine: sachant qu'en 2008 ce sera la dixième édition, je pense que le programme sera riche.

En attendant, retour au boulot à La Devinière, au Musée Rabelais, jusqu'à fin Novembre...

2 commentaires:

Gilles F. a dit…

Tu devrais publier un canevas ici, pour le conte en cadavre exquis, après on pourrait t'envoyer les morceaux séparément.
Mais l'absence de gorille n'est pas garantie...

François a dit…

Je veux bien, moi, mais j'ai un peu peur que le blog ne tourne dans ce cas à une annexe de youpifrance, avec un cadavre exquis mêlant chaton, gorille, sarkozy et geneviève de fontenay...

J'y réfléchirais toutefois, mais le conte en cadavre exquis gagnerait je pense à être réalisé sous la forme d'une improvisation orale. Enfin bon, il faut bien s'adapter aux nouvelles technologies, et n'étant pas conteur moi-même...