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mercredi 20 novembre 2013

Crane et Greenaway chez MeMo

Je viens de recevoir mes exemplaires de deux rééditions absolument splendides chez MeMo, auxquelles j'ai modestement contribué. Il s'agit de trois contes tirés de toy books de Walter Crane, qui ont été assemblés en un seul ouvrage pour l'occasion, et du Petit Livre des souvenirs de Kate Greenaway, paru à l'origine sous le titre The Little Birthday Book en 1880.



Pour le premier, j'ai adapté les textes d'après Perrault (pour “Cendrillon” et “Le chat botté”) et d'après la version anglaise d'origine (pour “Les trois ours”). La difficulté a été d'arriver à adapter le texte pour qu'il rentre dans les espaces blancs laissés libres par l'illustrateur : c'est un album, et pas un livre illustré, la mise en pages du texte doit donc s'adapter à celle de l'image, et non l'inverse.
Pour le second, MeMo souhaitant reprendre la traduction d'époque (1882), j'ai simplement été amené à en réviser la transcription, ainsi qu'à rédiger une courte postface pour remettre en contexte l'ouvrage.
Je tiens à souligner que rarement j'ai eu affaire à une réédition aussi splendide: la qualité de papier est impeccable, idem pour la qualité d'impression, qui fait honneur aux éditions originales imprimées par Edmund Evans au XIXe siècle. Je me réjouis d'avoir travaillé avec Christine Morault et Yves Mestrallet, qui sont de vrais amateurs de beaux livres et font un excellent travail, qui évite les deux écueils du tape-à-l'œil et de l'expéditif. Que l'on aime ou pas les illustrations, force est de reconnaître que ce sont de beaux livres. Si vous vous posez encore la question de savoir ce que vous pouvez offrir à votre neveu ou votre tante en décembre, allez voir ces livres en librairie.

jeudi 14 novembre 2013

Conte, illustration et humanités numériques

Je viens d'être recruté à la MSH Val de Loire pour un an en qualité d'ingénieur de recherches en humanités numériques, et aussi je m'intéresse beaucoup en ce moment à tout ce que les outils numériques peuvent apporter à la recherche sur le conte ou l'illustration. Je travaille actuellement à une édition numérique de livres illustrés qui exploite au mieux le caractère multimédia et la souplesse de structuration formelle du support numérique, pour faire ce que le papier n'arrive que difficilement à faire, en l'espèce une édition critique d'album pour enfants qui comporte également un appareil critique pour l'image, à la manière d'une exposition virtuelle. J'espère avoir l'occasion d'en reparler ici.

Walter Crane, illustration pour Little Red Riding Hood, xylographie.

Mais je vois également d'autres utilisations possibles du support numérique, par exemple, tel que cela a été développé par l'anthropologue Jamshid Tehrani (je remercie Catherine Velay-Vallantin pour m'avoir fait connaître cet article), une base de données permettant de cartographier la diffusion géographico-historique d'un conte-type donné (ou plus exactement ici de deux contes-types jugés proches), à travers le renseignement de toutes ses variantes. Cela pose des problèmes méthodologiques intéressants, notamment le fait d'accepter que le conte-type soit une catégorie pertinente, ce qui suppose d'accorder une réalité à “la tradition orale” et une certaine utilité aux travaux d'Aarne-Thompson, ce qui ne fait pas consensus, au moins en France, parmi les chercheurs sur le conte. (Et si l'on veut connaître mon avis sur la question, oui la catégorie de conte-type est utile, de même que la typologie d'Aarne-Thompson, du moment qu'elle ne soit pas mal utilisée, et donc que les contes-types ne soient pas réifiés et érigés en modèles esthétiques à l'aune desquels on viendrait juger de la perfection de ses variantes.)

J'apprends dans l'article mis en lien ci-dessus que les algorithmes utilisés pour sa démonstration sont issus de technologies développées par des biologistes pour des analyses phylogénétiques, et qui ont déjà par ailleurs été utilisées par des philologues pour analyser l'évolution des textes bibliques, ou celle de l'intertextualité des contes de Canterbury. Ce qui appelle deux remarques. La apremière est qu'il est frappant de voir que ce sont les mêmes modèles méthodologiques qui ont été utilisés en biologie et en folkloristique pour arriver à retracer l'évolution, d'un côté du vivant, de l'autre de la tradition orale. Ce qui amène à considérer que l'intuition des Grimm selon laquelle les contes sont des organismes vivants n'est peut-être pas si idéologique que ça, ou du moins qu'il y a dans cette intuition un fond de vérité qu'il est difficile de refouler comme la simple marque d'une esthétique romantique complètement dépassée. Certes, les contes de tradition orale ne sont sans doute pas vivants au même titre que peuvent l'être des algues, des fourmis, des oiseaux ou des fougères. Mais du moins il faut considérer sérieusement l'analogie entre art et vie, comme a pu le faire notamment le philosophe Alain Séguy-Duclot à travers plusieurs de ses ouvrages, notamment Définir l'art et Penser la vie. Les deux relèveraient d'une dissémination et d'une évolution par types, ce qui est abordé plus avant dans Culture et Civilisation, et qui rendrait d'autant plue pertinente la notion de “conte-type”. Mais cette question demanderait évidemment des développements plus importants.
Deuxième chose, les mêmes modèles méthodologiques ont été utilisés pour retracer l'histoire de textes, ce qui tend à montrer 1/ que les approches folkloristiques et philologiques ne sont a priori pas incompatibles, 2/ qu'il y aurait une voie, peut-être, à suivre, qui combine histoire philologique des contes et histoire anthropologique. Cette voie est à construire, je ne le ferai pas tout seul, d'autant plus que tout ça n'est pas ma spécialité (je reste un historien de l'art et du livre illustré), mais peut-être pourrait-on y voir une voie de réconciliation entre approches littéraire et anthropologique du conte. Tout en gardant toutefois bien en tête que la poétique du conte de tradition orale diffère en profondeur des logiques mises en œuvre par la culture lettrée pour en rendre compte, et que pister des contes ne se fait donc pas de la même manière que pister des textes, ou du moins que cela ne veut pas forcément dire la même chose : l'un est un genre littéraire, l'autre une manifestation écrite de ce genre.

(Plus de renseignements sur Jamshid Tehrani.)

mardi 12 novembre 2013

Grimm et l'Angleterre : nouveau livre

Un bref billet simplement pour signaler la parution de mon nouveau livre, Le Conte et l'Image, publié aux Presses universitaires François Rabelais, dans la collection Iconotextes. Cet ouvrage est issu de mon travail de doctorat sur l'illustration anglaise des contes de Grimm au XIXe siècle.

Plus de renseignements (sommaire, prix, etc.) sur le site des PUFR. Et surtout ne l'achetez pas sur Amazon (même s'il s'y trouve): privilégiez votre librairie de quartier. Ou la Fnac si vraiment vous n'avez aucune librairie de proximité à proximité, mais pas Amazon.

mercredi 23 janvier 2013

Les contes de Grimm et leur réception

Je signale un beau cycle de conférences à Bordeaux sur le conte dans la littérature jeunesse, organisé par Christiane Connan-Pintado, et auquel j'ai participé en décembre dernier, on s'en doutera, à propos des contes de Grimm.
Le programme ici.
Walter Crane, pleine page pour Rapunzel, dans Household Stories, Macmillan, 1882.

L'IUFM d'Aquitaine a eu la bonne idée de filmer ces conférences, qui sont donc retransmises au fur et à mesure sur Internet. On a ici la série de conférences filmées, celles des cycles de conférences des années précédentes et celles de l'année en cours, sur le thème du conte. Dont la mienne, qui dure deux heures, et est émaillée d'imprécisions, je m'en excuse : qui veut trop embrasser mal étreint.

lundi 10 octobre 2011

L'illustration des contes de Grimm au 19e siècle


Samedi prochain, au séminaire de l’AFRELOCE, je présenterai quelques résultats de mon sujet de thèse. Ça se déroule à l’ENS Ulm, à partir de 10h00.
Plus d’informations sur Le Magasin des Enfants.

On parlera notamment de l’influence de l’illustration sur le statut littéraire des contes: non seulement ce dernier est modifié du fait même que les textes soient illustrés, mais la nature même des images (leur style, leur parti pris iconographique, etc.) influe sur leur réception, et partant sur le genre littéraire qui leur est reconnu.

jeudi 22 septembre 2011

Grimm et Afanassiev à la BNF

La semaine prochaine, jeudi 29 septembre, journée d'études consacrée à Grimm, Afanassiev et les collectes de contes au XIXe siècle. C'est à la BNF. Ci-dessous le programme, copié/collé du site de la BNF. Si vous voulez y aller, il faut s'inscrire (voir le lien).
Personnellement, à mon grand regret je ne pourrai y aller, étant pris par une intervention à un séminaire le même jour à Caen. Mais pour les amateurs de contes, allez-y, il n'y a que du beau monde, et des séances de conte sont prévues en plus des conférences savantes.

9h
Accueil

9h15
Ouverture

Jacqueline Sanson, directrice générale de la BnF
Lise Gruel-Apert, présidente de l’Association l’ « Oiselle de feu »
Evelyne Cevin, BnF / CNLJ – JPL

matin
Modérateur : Corinne Gibello-Bernette
, BnF / CNLJ – JPL

9h30
Des contes populaires allemands ? Les Frères Grimm et leurs prédécesseurs (Johann Karl August Musäus, Benedikte Naubert, etc.)
Natacha Rimasson-Fertin, maître de conférences, Université Stendhal-Grenoble 3 (ILCEA/CERAAC)

10h15
Les émules des Frères Grimm : Theodor Vernaleken, Ignaz Vinzenz Zingerle, Albert et Arthur Schott, Franz Obert, Josef Haltrich, Pauline Schullerus.
Claude Lecouteux, professeur émérite, Université Paris-Sorbonne (Paris IV)

11h
Débat avec la salle et pause


11h30
Raconter les contes des Frères Grimm et d’Alexandre Afanassiev ?
Evelyne Cevin

12h15
Débat avec la salle


Après-midi
Modérateur : Natacha Rimasson-Fertin


14h
Contes
Evelyne Cevin


14h30
L’intérêt pour les contes populaires en Russie au début du XIXe siècle et l’aspect novateur du recueil d’Afanassiev
Lise Gruel-Apert, professeur émérite, Université Rennes 2

15h15
Les critiques faites en Russie au recueil d’Afanassiev et les collectes qui ont suivi
Tatiana G. Ivanova, vice-directrice de la Maison Pouchkine de Saint-Pétersbourg

16h
Débat avec la salle et pause

16h30

La France : le retard des collectes, une approche nouvelle. D'Emmanuel Cosquin à Antonin Perbosc.
Nicole Belmont, directrice d’études à l’EHESS

17h15
Débat avec la salle

17h30
Synthèse
Muriel Bloch
, conteuse [sous réserve]

18h30 à 20h
Contes des Frères Grimm et d’Alexandre Afanassiev
Evelyne Cevin raconte, accompagnée par le quatuor Bedrich

mardi 30 novembre 2010

Visage Vert, 17e du nom

Je suis très en retard par rapport au moment où j'ai reçu mon exemplaire, aussi j'espère qu'Anne-Sylvie Salzmann me pardonnera: j'étais pris par d'autres lectures... Voilà mon compte-rendu du 17e numéro du Visage vert. Ou plutôt devrais-je dire mon appréciation personnelle d'une partie seulement du numéro: je n'ai pas tout lu, et mon avis sur ce que j'ai lu n'engage évidemment que moi. Je ne prétends donc pas donner des leçons, simplement donner mon humble impression personnelle: les auteurs et éditeurs prendront dans mon compte-rendu ce qu'ils jugent pertinent, et rejetteront le reste.

Par où commencer? Mettons par le début, soit Romain Verger, dont j'ai vraiment apprécié l'imaginaire étrange et sylvestre, quoique certaines coquetteries de style, parfois un peu lourdes (ainsi du pléonasme “fresque pariétale”) m'engageraient à l'inviter à raffiner son style dans le sens de l'austérité. Je pense sincèrement que la prose de Romain Verger gagnerait à délaisser Huysmans et les autres fin-de-siècle, et à relire Nerval et Hoffmann. Toujours est-il que l'auteur, notamment dans “Sylvia” et “Aux champignons” (“Vlad” m'a semblé plus convenu, et pour tout dire peu intéressant) sait distiller une atmosphère d'étrangeté qui confine parfois au cauchemardesque, et que cette capacité à donner une ambiance à un récit (qui par ailleurs est minimaliste) n'est pas donné à tout le monde. Une plume prometteuse.
La nouvelle de Judith Gautier est assez intéressante, et même si elle ne me semble pas constituer la trouvaille du siècle, elle manie des thématiques qui, pour être devenues des clichés (la fleur mortelle exotique, l'histoire d'amour italienne...) sont néanmoins inscrites dans une narration tout à fait bien menée. “La Fleur-Serpent” se lit et délasse bien, on ne lui en demandera pas beaucoup plus. Du point de vue de l'histoire littéraire, elle ménage un pont intéressant entre le romantisme de Gautier et l'écriture fin de siècle de Vernon Lee, Jean Lorrain, etc.
J'ai énormément apprécié le récit de Rhys Hughes, “La déconfiture d'Hypnos”, qui est à la fois brillamment écrit (et probablement brillamment traduit) et assez inattendu dans sa forme narrative comme dans son ton humoristique. Le titre français est excellent, véritable trouvaille de traducteur. Ce récit de Rhys Hughes me rappelle un peu les Fictions de Borges: je crois que c'est l'impression que l'auteur est parti d'une idée métaphysique un peu bizarre avant de la transformer en récit, et n'est pas parti d'une situation, d'une impression ou d'un personnage. Très drôle en tout cas, et pour le coup c'est (pour moi) une vraie découverte: j'engage le Visage vert, s'il s'en sent les épaules, à traduire davantage de nouvelles de cet auteur gallois dans le cadre de sa maison d'édition fraîchement née.
J'ai du mal, en revanche, à comprendre l'enthousiasme de la revue pour la prose de Cristian Vila Riquelme, dont les récits, certes assez étranges, m'ont vraiment paru poussifs. C'est sans doute aussi l'effet de la traduction, qui en bien des endroits m'a semblé très maladroite, et a laissé des coquilles qui gênent vraiment la lecture (oubli de la ponctuation...). Toutefois, dans “Retour”, l'artifice, autrement appréciable, de l'adresse du narrateur à un “consul” auquel il rendrait un rapport ou écrirait une lettre paraît particulièrement impertinent à la fin du récit quand le dit narrateur disparaît dans l'autre monde... le rendant ainsi incapable de rédiger le dit rapport ou la dite lettre. L'ensemble me fait vraiment penser à un prosateur qui veut faire de la poésie “sans le savoir”, ou plutôt sans le dire, et qui n'y parvient donc guère.
Le conte de Jessica Almonda Salmonson est très bien, mais je me suis vraiment demandé ce que sa version apportait par rapport aux versions folkloriques dont elle s'est inspirée. C'est sans doute mon côté anthropologue qui ressort (d'où sort-il d'ailleurs, vu que je ne suis pas anthropologue du tout?), mais j'ai en général tendance à privilégier les contes populaires aux réécritures, sauf bien évidemment quand celles-ci apportent quelque chose de nouveau (ce qui ne me semble pas être le cas de “La femme qui avait épousé un phoque”). Mais pourquoi pas: en tout cas, c'est une très jolie histoire.

Dans le dossier “Présences cachées” j'ai particulièrement apprécié la nouvelle de John Buchan, les deux autres m'ayant laissé relativement indifférent. “Skule Skerry” est un récit vraiment très bien écrit (et traduit), très fluide, très agréable à lire: on se trouve véritablement face au “beau style” qui fait l'attrait majeur de la littérature anglaise, fût-elle “de genre”, de cette période. Rien de transcendant, encore une fois, mais une belle histoire qui raconte l'entrevue (ou non ?) d'un ornithologue anglais avec un selkie dans les Orcades peut difficilement laisser indifférent un amateur d'histoires où l'autre monde se laisse entrevoir à l'homme aventureux. Par contraste, la nouvelle d'Edward Fredric Benson me semble assez convenue, et pour tout dire relativement poussive: cette entrevue, sur fond d'hôtel suisse mal décrit, avec une espèce inconnue d'hominidés me rappelle “le Horla”, à savoir une sorte de fantastique dépourvue de magie que je ne goûte guère. Quant à Paul Busson, je ne l'ai lu qu'en diagonale, n'appréciant qu'à petites doses l'artifice, ici mis en scène de manière particulièrement lourde, du récit enchâssé.
L'article critique de Michel Meurger est, comme à l'habitude de l'auteur, d'une prodigieuse érudition qui force l'adhésion. Toutefois, on pourra sans doute lui reprocher un goût un peu trop prononcé pour les affèteries stylistiques, goût qui rend parfois un peu difficile d'accès son discours ; ainsi on relèvera “une culture rustique saturée de démonie” pour parler des superstitions populaires ayant trait aux démons et diables, ou bien “le sieur Sänfftle” au lieu d'un sobre et pourtant compréhensible “Sänfftle”, etc. Certaines mises en perspective me semblent par ailleurs maladroites: “Bon sismologue, [Paul Busson] a su capter les vibrations d'un réveil dionysiaque paysan” ; j'ignorais qu'il y eût, à la fin du 19e siècle, un renouveau des croyances païennes en Europe dans le monde paysan, croyant naïvement qu'il s'agissait d'un tropisme qui avait uniquement agité le monde lettré, savant, majoritairement urbain (Machen, Giono, Yeats, Crowley... mais aussi Barrie ou Grahame). Il faudra que Michel Meurger nous le montre, ou alors qu'il révise son jugement ou sa manière d'écrire.

Un dernier mot sur la présentation graphique de la revue, qui d'après ce que j'ai compris devrait encore évoluer dans les prochains numéros depuis que le Visage vert a quitté le gîte de la maison Zulma. La maquette est vraiment très belle et très originale, mais en effet le cadre rend sans doute difficile la mise en pages, et les notes de bas de page au milieu du texte sont assez dommageables. L'illustration, en revanche, est de très grande qualité, et on ne saura jamais assez remercier les petites maisons comme le Visage vert de prendre soin de la qualité visuelle de leurs publications, qui se fait certes à la mesure de leur budget, mais avec goût et ténacité. Merci à vous, et bon vent vers l'autre monde (et retour !).




samedi 13 novembre 2010

Soirée Grimm, Paris

Je me contente de reproduire cette info du blog/carnet de recherches Le Magasin des enfants (manière de lui dire bonjour en passant).
Je regrette vraiment de ne pouvoir être là, d'autant plus que j'ai aussi une responsabilité (tout à fait mineure, certes) dans l'ouvrage, que Natacha est une amie et que Mme Belmont était à ma soutenance et est quelqu'un qui a beaucoup de choses très intéressantes à dire sur le conte. Habiter en province, parfois, c'est difficile...

__________

Nous signalons cette manifestation culturelle à l’Institut Goethe de Paris:

« Et si l’on (re)lisait… Grimm »


Lundi 15 novembre 2010, 19h
Goethe-Institut – 17 avenue d’Iéna, 75116 Paris
Français
Entrée libre – Réservation conseillée
Tél. +33 1 44439230

Dans le cadre des Journées du Livre Européen, en coopération avec les éditions José Corti
En présence de Natacha Rimasson-Fertin, traductrice et germaniste (maître de conférences à l’Université Stendhal-Grenoble 3) de Nicole Belmont (anthropologue européaniste, enseignant-chercheur à l’EHESS).
Lecture: Lucie Bataille (comédienne)

http://www.goethe.de/ins/fr/par/ver/fr6684602v.htm

mercredi 15 septembre 2010

Rumpelstiltskin

Tiens, une nouvelle application Ipad (et Iphone) destinée aux enfants reprend un conte de Grimm, Rumpelstiltskin, signe, s'il en était besoin, de la prégnance de ces contes (plutôt que ceux de Perrault ou d'Andersen) dans l'imaginaire enfantin anglo-saxon.



Assez bizarrement, cette application consiste à feuilleter un livre virtuel, livre pop-up, certes, et amélioré avec pléthore d'animations impossibles dans un livre papier, mais livre quand même : signe, cette fois-ci, de la permanence de la forme symbolique du livre quand il s'agit de raconter une histoire. La mort du livre tant de fois annoncée, qui serait remplacé par l'écran, n'est qu'une vaste fumisterie: tant qu'on éprouvera le besoin de raconter des histoires, le livre, papier ou autre, répondra présent.

mardi 6 juillet 2010

Retour des Orientales 1 - L'Inde

Le weekend dernier, Cha et moi étions sur un petit nuage. La dernière édition du festival des Orientales à Saint-Florent-le-Vieil, la patrie de Julien Gracq, nous a permis de découvrir bien des artistes talentueux, et de nous envoler un peu vers d'autres horizons.

Arrivés tard le samedi soir, nous avons pu assister à la “nuit indienne” intitulée Rising Stars, nuit consacrée à la découverte de jeunes artistes prometteurs de musique classique indienne.

Rama Vaidyanathan (origine site de la danseuse)

La soirée commençait, à 23h00, par un spectacle de danse de Rama Vaidyanathan, accompagnée de son ensemble. Jeune artiste talentueuse, Rama Vaidyanathan s'est donnée corps et âme à une ancienne danse rituelle, la danse bharata natyam, qui consiste à danser les vieilles légendes mythologiques hindoues. Il s'ensuit une danse extrêmement évocatrice, à la limite du mime parfois, qui raconte de manière virtuose et évocatrice les aventures de Krishna , Shiva et des autres divinités du panthéon indien. Il faut souligner que Rama Vaidyanathan a eu le souci de faire partager le maximum de son art avec le public, dans la mesure où elle racontait les mythes en les mimant avant d'entamer chacune de ses danses, accompagnées par un flûtiste, un joueur de tabla et une chanteuse. Le spectacle était splendide, et c'était probablement la partie de la nuit indienne que j'ai préféré, très probablement en partie du fait que mon attention fatiguée a baissé pendant les deux autres spectacles.
La seconde partie de la nuit était consacrée à un concert de trois musiciens virtuoses d'Inde du nord, Debapriya Adhykary (chant khyal), Samanwaya Sarkar (sitar) et Madhurjya Barthakur (tabla, jugalbandi), qui dans la plus pure tradition hindustani ont improvisé sur un raga. Néanmoins, contrairement à l'habitude qui consiste à mettre en valeur un seul musicien en l'accompagnant de manière relativement discrète, le chanteur et le cithariste se sont ici partagé la vedette en dialoguant mélodiquement tout au long du concert, accompagnés par le joueur de tabla qui a également montré de quel bois il était fait vers la fin de la représentation. Trois musiciens virtuoses, pour un concert nettement plus contemplatif, mais tout aussi fascinant que le premier.
Le troisième concert, qui a commencé vers 1h30 du matin environ, s'est déroulé devant une assemblée plus éparse. Pourtant, il est très rare d'avoir l'occasion d'entendre un concert de shehnaï, le hautbois indien. Les frères Sanjeev & Ashwani Shankar, accompagnés d'un musicien occidental étudiant l'art du shehnaï en Inde ont pu nous faire découvrir cet instrument avec l'accompagnement traditionnel des tablas et de la tampura. Vous pouvez voir et entendre un extrait ici. Que dire sinon que, à 2h00 du matin, sous le chapiteau du festival, on se serait cru dans un temple lointain? En entendant cet instrument, j'ai compris pourquoi il avait tant servi à orner les rituels religieux: le son est empreint d'une telle emphase, d'une telle profondeur qu'il est particulièrement apte à donner une image, mobile et éternelle, du sacré.


Krishna, dieu de l'amour, accessoirement de la flûte et des bergers (origine Wikipedia).

Le lendemain matin, nouveau spectacle de Rama Vaidyanathan. Le spectacle avait lieu cette fois-ci au palais Briau, un improbable ensemble d'édifices, pour moitié en ruines, donnant sur la Loire au milieu d'un immense parc. L'ensemble, tout de brique mais imitant l'architecture des villas italiennes, avait autrefois été construit pour un grand industriel du chemin de fer du Second Empire. Dans l'entrée du palais transformée pour l'occasion en salon de danse oriental, on se serait cru dans le Salon de musique de Satyajit Ray. Les danses de Rama, ce matin, tournaient autour du dieu Krishna, grand flutiste s'il en est.
La danseuse nous a ainsi raconté une splendide lamentation aux oiseaux, où une femme amoureuse de Krishna, harangue les volatiles autour d'elle, la perruche, l'aigle, etc., en leur demandant de porter sa plainte au dieu pour qu'il vienne à lui. Jamais la mythologie de l'oiseau transport de l'âme vers les dieux ne m'a semblé aussi proche. Cela m'a rappelé une autre soirée, où d'autres histoires d'oiseaux nous avaient été contées. Décidément, je crois que j'aime les oiseaux autant que j'aime les arbres, surtout quand ils sont chantés, dansés, joués, racontés de cette merveilleuse manière.

jeudi 6 mai 2010

Le conte et l'oiseau, une histoire naturelle

Ce fut un grand moment d'échange et de bouillonnement d'idées que la rencontre avec Fabienne Raphoz à la librairie Le Livre, à Tours, ce 23 avril dernier. Fabienne Raphoz, par ailleurs éditrice chez José Corti et auteur de livres de poésie chez Héros-Limite, présentait une anthologie de sa composition autour de la présence de l'oiseau dans les contes... et dans les contes populaires de tradition orale en particulier. Je renvoie à la page consacrée à l'ouvrage sur le site des éditions Corti pour une plus ample description de ce projet passionnant qui a consisté à débusquer des oiseaux — tous types d'oiseaux, imaginaires (l'oiseau de feu) et réels, génériques («un oiseau» dont l'espèce n'est pas nommée) et spécifiques (les corbeaux, cygnes, martinets, rossignols, poules, etc.) — dans les contes de tradition orale recueillis dans le monde entier, et parmi quelques mythes des «nations premières».
Les textes sont rangés dans l'ordre de la classification Aarne-Thompson, ordre canonique pour les folkloristes qui permet de classifier les contes en fonction de leur proximité avec un «conte-type», entité abstraite qui n'a pas pour autre fonction épistomologique que d'autoriser le rapprochement entre différentes versions d'un même conte.

Quelques illustrations d'Ianna Andréadis pour l'Aile bleue des contes, photographie que j'ai empruntée à son site internet.

L'ouvrage est magnifiquement illustrés de dessins en silhouettes d'Ianna Andréadis, artiste peintre qui a magnifiquement représenté les oiseaux selon leurs espèces, dans une sobriété de noir et de blanc qui ne peut que rappeler le noir de la typographie sur le blanc du papier. Mallarmé n'avait-il pas comparé la poésie à la grâce du vol d'un oiseau dans le ciel?
Les illustrations d'Ianna Andréadis sont, elles, classées selon un autre ordre canonique, celui du Handbook of the Birds of the World (HBW), qui classe les oiseaux selon leur espèce et leur famille, dans la plus stricte tradition taxinomique de la biologie animale, nommée du temps de Linné «histoire naturelle».
L'improbable Froba, ou oiseau bleu des contes, inventé par Ianna Andrédais pour l'occasion

Cette coexistence de deux classifications au sein d'un même ouvrage, celle d'Aarne-Thompson pour les textes, et celle du HBW pour les images, m'a laissé songeur. Il m'a semblé que nous avions comme deux histoires naturelles qui se rencontraient et s'entrelaçaient, celle des textes et celle des images, celle des contes et celle des oiseaux. Le conte, dont personne n'a pu jusqu'ici décrire l'origine et raconter l'apparition, ne serait-il pas au sens strict une histoire naturelle, au sens où les Grimm parlaient, justement à leur propos, de «poésie de nature» ? Sans vouloir dire que les contes sont nés de la nature comme les oiseaux (ils restent des objets de culture), le rapprochement entre les deux ordres, ici magnifiquement entrelacés, méritait d'être souligné. Splendide et magnifique rencontre, en tout cas, et absolument poétique, de l'art de raconter des histoires et de l'animal au chant divin qui parcourt l'azur des cieux.

vendredi 2 octobre 2009

Barbe Bleue sur Arte

Cranach l'Ancien - Judith et Holopherne

Mardi prochain, Arte diffuse le téléfilm Barbe Bleue réalisé par Catherine Breillat. Pour l'anecdote, c'est le groupe corrézien pseudo-médiéval Sikinis - dont on peut écouter la musique ici (la Danse des Satyres me fait beaucoup rire personnellement) - qui signe la bande-son. Télérama a l'air assez emballé par le casting et les costumes. Le personnage de Barbe bleue a déjà été incarné plusieurs fois au cinéma (Gary Cooper, Richard Burton, Pierre Brasseur...), et il peut être intéressant d'en voir une nouvelle version. Les puristes auront peut-être des allergies, et retourneront en courant relire les Contes de ma mère l'Oye. Pour ma part je resterai probablement fidèle à mon cher Bartok.

mercredi 22 juillet 2009

Les Grimm nous envoient de bonnes ondes

Je sais, ce n'est pas très original, j'ai tendance à me répéter... C'est que l'histoire continue! Grimm est à nouveau au programme de France-Culture (on voit de toute façon mal NRJ s'intéresser à la nouvelle traduction parue il y a maintenant deux mois), dans l'émission des Matins entre 7h40 et 8h55, le vendredi 24 juillet. Natacha Rimasson-Fertin, la traductrice/éditrice de l'ouvrage paru aux éditions José Corti, répondra aux questions d'Ali Baddou et des chroniqueurs de l'émission (Alain-Gérard Slama, Olivier Duhamel, etc.)

Page de titre du premier tome de la seconde édition (1819) des contes de Grimm

mardi 7 juillet 2009

Géographies du merveilleux à Fontevraud

Encore une fois, la programmation culturelle de Fontevraud se révèle particulièrement alléchante. Après l'exposition sur les rapports entre Miyazaki, Takahata et Paul Grimault, le thème du cycle de conférences de cet été se trouve être Géographie et merveilleux au Moyen-Âge.

Marco Polo

Le programme a été conçu avec la collaboration de Jacques Le Goff, et comprend des interventions de Philippe Walter, François Bon, André Miquel, et bien d'autres universitaires spécialistes de la littérature de voyage ou de la littérature médiévale. On regrettera sans doute que les interventions portent presque exclusivement sur la littérature, et peu sur les arts plastiques, mais ce serait bouder son plaisir que de ne pas aller entendre une conférence sur l'Autre Monde dans les odyssées irlandaises (Philippe Walter, vendredi 31 juillet), sur Le Devisement du monde de Marco Polo (Michèle Guéret-Laferté, vendredi 24 juillet), ou sur les Monstres, hallucinations et peurs dans les voyages anciens (François Moureau, vendredi 21 août).

Les conférences ont lieu le vendredi, et le samedi ont lieu des lectures de grands classiques de la littérature merveilleuse, comme le Voyage au centre de la Terre et 20000 Lieues sous les mers de Jules verne, ou le Gulliver de Swift, mais aussi de textes moins connus comme Le Voyage souterrain de Niels Klim, de Ludwig Holberg, ou, plus proche de nous, Le Mont analogue de René Daumal.


Gulliver par Arthur Rackham

En marge de tout cela, et toujours dans un programme axé sur les voyages et les mondes imaginaires, on a droit, le samedi 15 août, à une représentation du Chant de l'Odyssée par le célèbre conteur Bruno de la Salle, ainsi qu'à toute une série de projections en plein air de films et dessins animés avec pour thème le voyage merveilleux : Méliès, Miyasaki, Lotte Reiniger, Terry Gilliam...

Les Aventures du prince Ahmed de Lotte Reiniger, l'un des premiers chefs-d'oeuvre du cinéma de silhouettes.

Franchement, vous êtes sûr que vous n'avez pas envie d'aller faire un tour du côté de Fontevraud cet été ?

dimanche 28 juin 2009

Grimm par Quignard, Byatt... et Goble

Je retransmets une information dont les abonnés à la lettre d'information de José Corti auront déjà certainement eu vent. Le dernier numéro du Monde des livres, supplément du Monde paru en kiosque vendredi dernier, fait la part belle cette semaine à la nouvelle édition des contes de Grimm traduits par Natacha Rimasson-Fertin, qui comprend une interview avec la traductrice (où j'apprends qu'elle a été élue maître de conférences à Grenoble, bravo Natacha!) ainsi que deux articles signés par l'écrivain Pascal Quignard et la romancière A.S. Byatt. Du beau monde, donc, pour célébrer la parution de cet ouvrage tant attendu par les amateurs de contes.
Pour ceux qui ne trouveraient plus l'édition du Monde de vendredi en kiosque, on peut encore lire les articles sur le site du quotidien:

Interview de Natacha Rimasson-Fertin

Article de Pascal Quignard

Article de A.S. Byatt

Evidemment, le Monde (version papier) a choisi, pour illustrer les articles, une création d'un illustrateur... anglais! Quand je vous dis que l'on a tendance à ne voir les contes de Grimm qu'à travers le prisme des illustrateurs anglais! Ceux-ci ont sans doute été à la fois les plus nombreux et les plus talentueux à mettre en images ces contes. Surtout, les livres illustrés anglais ont très probablement (un autre chantier de recherche...) connu une meilleure diffusion que les livres illustrés allemands, qui rend leur style d'illustration plus familier que celui des illustrateurs allemands.
En l'espèce, c'est une illustration de Warwick Goble, contemporain de Rackham, Dulac, Robinson, etc., qui a été choisie, illustration qui met en images le conte du Roi Grenouille, qui ouvre la collecte des frères Grimm (KHM 1).

samedi 6 juin 2009

Grimm à nouveau sur les ondes

Une nouvelle lecture, après celle de décembre dernier, de la nouvelle traduction des Grimm (Corti, mai 2009) a lieu prochainement sur les ondes, il s'agira cette fois-ci du conte "L'alouette qui chante et sautille" (Das singende springende Löweneckerchen), ainsi que du bien-connu "Raiponce" (Rapunzel) ; ça se passe dimanche 7 juin (demain soir), de 17h30 à 18h00, sur France-Culture, bien évidemment.

mercredi 20 mai 2009

Grimm chez José Corti **

Petite mise à jour:
description des deux volumes sur le site de Corti ; et entretien avec la traductrice.

jeudi 14 mai 2009

Grimm chez José Corti *

J'en parlais l'année dernière, ça y est, c'est fait, je viens de recevoir mes exemplaires. L'édition José Corti des contes de Grimm est sortie, dans une version traduite, commentée et postfacée par Natacha Rimasson-Fertin. Je ne crois pas être autorisé à diffuser de visuels pour l'instant, mais le coffret est je trouve très réussi, utilisant une illustration en silhouettes de Dora Polster, une illustratrice allemande du début du XXe siècle.

Même si je n'ai qu'une part très peu importante dans la réalisation de cet ouvrage (essentiellement, j'ai choisi les illustrations et rédigé une courte postface, p. 505-509 du 1er tome, et mon nom n'apparaît pas en page de titre), vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis content de tenir l'ouvrage entre mes mains. Justice est enfin rendue à l'oeuvre des Grimm.

Enfin, je vais pouvoir présenter le nom des illustrateurs que vous pourrez trouver dans ces deux gros volumes quand vous vous rendrez dans votre librairie à partir de la troisième semaine de ce joli mois de mai:

George Cruikshank


Ludwig Emil Grimm
(illustration non présente dans le livre, c'est une autre version de la même image qui a été choisie au final)



Bertall

En somme, que des illustrations d'époque, du vivant des frères Grimm. Un illustrateur allemand (le cadet de Jacob et Wilhelm), un français, et un anglais dans la mesure où Cruikshank joue un peu le rôle de passeur entre l'Allemagne et la France au cours de la diffusion des contes de Grimm. Plus de détails dans ma postface...

dimanche 3 mai 2009

Le Vent dans les Saules, deux éditions critiques

Illustration d'Arthur Rackham pour le Vent dans les Saules, 1939.

A l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de l'auteur du Vent dans les saules, deux éditions critiques du chef-d'œuvre de Kenneth Grahame sont publiées en langue anglaise. Une occasion de relire ce splendide récit avec quelques notes permettant de mieux le comprendre, même si (voir lien ci-dessus) les annotations sont toujours sujettes à caution... surtout quand les éditions critiques en question sont publiées, je le suppose, à la va-vite à l'occasion de jubilés comme celui-ci.

Il reste qu'une édition annotée et critique d'un classique de la littérature enfantine est un projet de livre possible et visiblement viable dans le monde anglo-saxon, chose qui n'est semble-t-il pas encore possible en France. A part l'édition de Marc Soriano pour les contes de Perrault (et très bientôt celle de Natacha Fertin pour ceux de Grimm), vous en connaissez beaucoup, vous, des éditions critiques de littérature pour enfants? Quand vous trouverez une édition correcte (je ne parle pas de la traduction, mais d'un système de notes et d'une introduction potables), en français, d'Alice au pays des merveilles ou de Peter Pan, je vous encourage à me la signaler, je serais très heureux d'en apprendre l'existence. Ce serait en tout cas le genre de projet éditorial qui permettrait non seulement de mieux connaître les œuvres, mais également de rectifier un tant soit peu certaines des idées reçues qui les accompagnent encore trop souvent (Carroll et Barrie pédophiles, Carroll consommateur de drogues - « mais oui, la preuve c'est le mille-pattes qui fume! » -, etc.).

(paru en mai 2009)

mardi 10 mars 2009

Genres de la littérature orale - programme

La journée d'études dont je parlais il y a six mois se concrétise: elle aura lieu le 16 juin dans la Maison de la Recherche de la Sorbonne, et comporte un programme ambitieux, avec 11 communications en l'espace d'une journée.
Parmi les personnalités qui sortent (un peu) du cadre strictement universitaire, on pourra faire remarquer les interventions de Lise Gruel-Apert, traductrice des contes d'Afanassiev aux éditions Maisonneuve & Larose, Natacha Fertin, traductrice des frères Grimm chez Corti, Fabienne Raphoz des mêmes éditions Corti, et enfin Bernhard Lauer, directeur du musée Grimm. On parlera de conte, bien sûr, mais aussi de mythe, de légende urbaine ou de légende tout court (Sage), et même de dessins animés! Nul doute que la journée soit passionnante: en tout cas, elle promet de l'être.

Ch. Guilbert, Affiche de librairie (lithographie) pour les Contes populaires de l'Allemagne de Musaeus, 1845 (BNF).


9h-12h

INTRODUCTION : Natacha Rimasson-Fertin et Frédéric Garnier

MYTHES ET LÉGENDES
MANUELA LUCIANAZ (Université de la Vallée d’Aoste) : « Modèles d’analyse de mythes, contes, légendes : le cas difficile de la littérature orale »
EMILIE LASSON (Université Paris IV-Sorbonne) : « La légende de Gerbert d’Aurillac selon Ulrich de Pottenstein »
DISCUSSION

LE CONTE
LISE GRUEL-APERT (traductrice des Contes d’Afanassiev) : « Vladimir Propp et les structures des contes »
NATACHA RIMASSON-FERTIN (Université Rennes 2) : « Entre satire et volonté didactique : paradis et enfer dans les contes facétieux et religieux chez les frères Grimm et Afanassiev »
BERNHARD LAUER (Directeur du Brüder Grimm-Museum Kassel) : « Die Gattung Grimm als kleine Form »
FRÉDÉRIC GARNIER (CIRCE – Université Paris IV) : « L'histoire d'un soldat juif ou la fonction des contes chez Y. L. Cahan »
DISCUSSION

DÉJEUNER

14h-17h
DES PERSONNAGES ENTRE DEUX GENRES
FABIENNE RAPHOZ-FILLAUDEAU (Editions José Corti) : « Oiseaux des contes ou contes d'oiseaux? Un animal singulier dans une classification internationale »
SÉVERINE YANEZ (Université Paris IV-Sorbonne) : « Les sorcières dans les contes et les légendes de Theodor Vernaleken »
DISCUSSION

LE DEVENIR DU CONTE AU XXÈME SIÈCLE : QUELQUES EXEMPLES
XAVIER ESCUDERO (Université d’Arras) : « (Re)penser le conte en fonction de la presse dans l'Espagne de la fin du XIXème au début du XXème siècle : redéfinition d'un genre »
AURORE VAN DE WINKEL (Université catholique de Louvain) : « Les légendes urbaines : entre transgénéricité et pluri-efficacité »
CLAIRE ASLANGUL (Université Paris IV-Sorbonne) : « Les dessins animés allemands des années 1930, entre reprise, modernisation et instrumentalisation des formes traditionnelles de la littérature populaire »
DISCUSSION

CONCLUSION : Natacha Rimasson-Fertin et Frédéric Garnier