jeudi 17 mai 2007

Publicités

A l'heure où le gouvernement français envisage d'employer des journalistes au gouvernement, et ainsi d'opérer un fâcheux mélange des pouvoirs, je voudrais évoquer une époque (qui possédait par ailleurs ses propres travers, loin de moi l'idée de toute nostalgie déplacée) durant laquelle les publicités n'étaient pas créées par les "chargés de communication" qui envahissent désormais l'espace politique et médiatique, mais par les artistes...


Cette image d'Arthur Rackham fait la réclame pour le parfum Bouquet de Cachemire de Colgate, en 1933. De nos jours, les publicités pour les produits de luxe (parfum, prêt-à-porter, etc.) restent souvent les plus inventives du point de vue purement visuel, comme en témoigne la récente exposition au Musée des Arts Décoratifs sur la photographie publicitaire.

Je trouve simplement dommage, non pas qu'une époque soit révolue, mais qu'on n'utilise plus du tout dans l'espace publicitaire les techniques traditionnelles du dessin, de l'aquarelle, de la peinture. La cause en est que ces techniques sont d'une part plus longues à mettre en oeuvre, et d'autre part, visuellement, plus discrètes et moins crues que la photographie.
C'est peut-être justement l'élément qui manque, et qui rendrait vivable un espace publicitaire saturé de couleurs et d'informations: un peu de discrétion et de sobriété. Un peu plus de dessin et de couleurs ternes, et un peu moins de couleurs saturées mises au service d'une esthétique trash, qui ne peut manquer de finir, comme son nom l'indique, à la poubelle.

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