mardi 2 mars 2010

Emily Dickinson

Emily Dickinson, daguerréotype, c. 1845.

Assez court, mais très intéressant entretien avec Françoise Delphy pour sa traduction des Poésies complètes d'Emily Dickinson (Flammarion, 2009). C'était samedi dernier dans l'émission "Ça rime à quoi", sur France Culture, mais vous pouvez encore le podcaster ces prochains jours. Les lectures de poésies par Tiffany Stern étaient splendides (surtout en anglais, en français elles manquaient un peu d'aisance...).
Si Claire Malroux avait déjà entrepris le travail de longue haleine consistant à traduire la quasi intégralité des écrits de la célèbre poétesse américaine chez José Corti, cette traduction de Françoise Delphy, fruit d'un long et patient travail d'une dizaine d'années, vient proposer une autre version - ni plus juste, ni plus infidèle - du texte de Dickinson. En matière de poésie, tant qu'on évite le contresens, il n'y a pas de mauvaise traduction, il n'y a que des restitutions, l'une complétant les lacunes de l'autre, chacune proposant une lecture singulière de l'œuvre d'origine. D'où la nécessité absolue, en poésie, des éditions bilingues, ce qui est le cas de l'édition de Claire Malroux comme de celle de Françoise Delphy, pour apprécier le texte en sa langue première, et pour en faciliter la lecture également. La récente traduction d'un choix conséquent de poèmes de Ted Hughes par Jacques Darras et Valérie Rouzeau, l'année dernière chez Gallimard, dans une édition monolingue, est pour cette même raison, du point de vue éditorial, un non-sens. Ted Hughes attendra, chaque chose en son temps...

3 commentaires:

Pernette a dit…

Je suis entièrement d'accord avec toi: publier de la poésie traduite sans faire figurer le texte original en face relève du pur contresens et surtout d'une méconnaissance, grave pour un traducteur et pour un éditeur, de la nature même de l'écriture poétique. Le "sens" du texte poétique se construit autant - si ce n'est plus - par le travail du signifiant que par l'enchaînement de signifiés. C'est ce qui fait que la poésie est si exigeante...

François a dit…

Content de te voir à nouveau sur la toile, Pernette!! et merci de ton commentaire!

Pernette a dit…

Mais très cher, je ne suis jamais partie... Je me suis juste fait plus discrète, faute de temps...