La maison de Maupassant à Etretat, que l'auteur à lui-même baptisée fort à propos "La Guillette", ne sera pas un musée. Toujours annoncée en vente sur le site, elle vient en fait d'être vendue à un particulier pour 600.000 euros, la municipalité traînant des pieds depuis plusieurs mois pour en faire l'acquisition. C'est dommage, car elle aurait pu rejoindre le circuit de la Route des Ecrivains, qui regroupe les maisons, de Mallarmé, Chateaubriand, Maeterlinck, Aragon etc.
Dans la même veine, c'est le Musée Tourguéniev à Bougival qui est en danger, une partie du parc étant convoité par des promoteurs immobiliers, avec l'appui des décideurs locaux. Vraisemblablement le raffermissement de l'identité française peut très bien se passer de la valorisation de son patrimoine national.
2 commentaires:
Ce qui me fait peur ce n'est pas que le patrimoine revienne dans des mains privées (après tout, peut-être la maison de Maupassant y sera-t-elle très bien traitée), c'est cette histoire de promoteur immobilier qui veut encore une fois transformer un espace vert en résidences pavillonnaires. Mais quand changera-t-on de modèle urbanistique? Brûlez une maison Phénix, elle renaît aussitôt de ses cendres...
Bien sûr, l'heureux acquéreur de la Guillette n'est pas en cause, il est tout à fait dans son droit ; mais Maupassant, qui est un écrivain important dans le paysage français, aurait pu faire l'objet de plus de considération de la part des pouvoirs publics. Les conséquences de ce désintérêt, qui touchent de nombreuses maisons d'écrivains, peuvent être d'ordre symbolique, comme dans le premier cas, ou plus directement concrètes comme chez Tourguéniev/Viardot. Jusqu'à poser des problèmes en termes urbanistiques, comme tu le dis justement.
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